Édition du lundi 9 février 2009
Bataillons dans l'Est: satisfaction des maires d'Illkirch et de Bitche
Les maires d'Illkirch (banlieue de Strasbourg) et de Bitche (Moselle), qui accueilleront respectivement la première unité allemande sur le sol français depuis 1945 et le bataillon français de Sarrebourg (ouest de l'Allemagne), ont affiché leur satisfaction samedi.
«C'est un pas en avant dans une Europe de la paix», a commenté Jacques Bigot, maire PS d'Illkirch-Graffenstaden (25.000 habitants) où le 1er Régiment du Génie (1.042 personnes) doit être dissous en 2010 dans le cadre de la réforme de la carte militaire annoncée en juillet dernier. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé samedi à Munich en marge de la conférence sur la sécurité que la première unité allemande postée sur le sol français depuis 1945 allait être installée «à partir de 2009» à Illkirch-Graffenstaden.
Selon M. Morin, l'unité relèvera de la Brigade franco-allemande créée en octobre 1989 et devrait compter «des compagnies de reconnaissance, d'infanterie ainsi qu'un état-major correspondant à une force de 600 à 700 hommes et aura un caractère opérationnel». «C'est un beau symbole à l'heure où nous essayons avec (le maire socialiste de Strasbourg) Roland Ries de construire une agglomération transfrontalière», s'est encore félicité M. Bigot, également président de la communauté urbaine de Strasbourg (CUS).
M. Morin a également annoncé samedi que le 16e bataillon de chasseurs de Sarrebourg allait être rapatrié à Bitche. «Le cabinet d'Hervé Morin m'a appelé pour m'annoncer cette nouvelle que nous attendions de tout notre coeur», a dit Gérard Humbert, maire (SE) de Bitche, évoquant sa «joie» et son «soulagement».
Bitche, commune de 5.700 habitants proche de la frontière allemande, avait appris en juillet qu'elle allait perdre son 57e RA (1.257 personnes et 120 civils). Le bataillon de Sarrebourg comprend 1.200 hommes, soit presque autant que le 57e RA. La moitié, soit 600 militaires, pourrait arriver à Bitche «dès juin prochain», selon M. Humbert qui espère pouvoir «garder» les personnels civils français.
Ces annonces apportent un peu de beaume au coeur à l'Est de la France qui a payé un lourd tribut à la réforme de la carte militaire, et singulièrement la Lorraine.
A titre d'exemple, en Moselle, Dieuze va perdre le 13è régiment de dragons parchutistes et son millier de militaires (perte compensée par la venue d'une «école militaire» qui pourrait accueillir plus d'un millier de personnes) tandis que le 2e régiment du génie de Metz (874 personnes) fermera en 2010. En Alsace, Haguenau (Bas-Rhin) va perdre en 2009 le 12e Régiment d'Artillerie (664 personnes) mais devrait récupérer le 2e régiment de hussards de Sourdun (Seine-et-Marne, 895 personnes) tandis qu'à Colmar, la base aérienne 132 (1.276 personnes) doit fermer en 2010.
(avec AFP)
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